Mizuwari nous plonge dans un tourbillon d’émotions et de sensations, où l’espace et le temps n’ont guère plus de sens qu’une pensée fugace. Des images subconscientes semblent jaillir de souvenirs venus d'un monde inconnu. La nuit noire d'encre, la douce et nostalgique montée de l'aube, les jours irrationnellement rationnels de Tokyo brouillent les frontières du passé, du présent et du futur. Les images fractales de Bruno des mondes multicouches de Tokyo semblent nous aspirer dans une valse de kimonos fragiles et délicats, de talons hauts aiguilles, de déchets urbains, de corps pris en sandwich dans le métro, de parapluies flottant au-milieu d’une architecture défiant la gravité, d’un enfant qui danse, de nouilles gobées à la hâte, d'étreintes amoureuses, de cigarettes fumantes, d’au milieu desquels surgissent une tortue de mer imposante, de Godzilla, des héroïnes de manga dénudées, des visages seulement éclairés par les écrans des téléphones auxquels ils sont collés.