CLAUDE IVERNE
Leica Gallery Paris
Du 31 août au 28 octobre 2023
Vernissage le 7 septembre 2023, 18 h 30
La galerie Leica propose de découvrir 3 travaux différents qui dévoilent l’esprit libre de Claude Iverné. Un choix difficile tant sa personnalité et sa sensibilité explorent des voies différentes. Couleur ou Noir et blanc, il excelle dans tous les champs de la photographie. Lauréat du prix Henri Cartier-Bresson en 2015, Claude Iverné est un photographe discret, guidé par son intuition et un sens aigu de la construction poétique.
Il est poète et « géomètre » à la fois mais se livre toujours à un travail d’artisan méticuleux.
« Ne demande pas ton chemin, tu risquerais de ne pas réussir à te perdre » Cette citation prédomine tout le travail de Claude Iverné et fait l’ouverture de ses 6 volumes consacrés au Soudan parus aux éditions Elnour.
En 1999, Claude Iverné entreprend une enquête sur les traces d’une ancienne piste transsaharienne, qui reliait l’Égypte et le sultanat du Darfour, « Darb al Arab’in » (« la piste des quarante jours »). Il y découvre un peuple mêlé à l’histoire complexe et un pays baigné d’influences contraires. Naît alors le projet de documenter ce pays, ses territoires et ses peuples. Claude Iverné a photographié au Soudan pendant presque 20 ans.
Les œuvres choisies pour cette exposition sont un extrait d’un immense « puzzle » photographique, composé de plusieurs séries : portraits, habitats, paysages, sites archéologiques, nature morte. Claude Iverné travaille à la manière d’un topographe. Ses « relevés » photographiques sont opérés selon un protocole de cadrage, de lumière et de choix techniques, tout en laissant libre cours à sa curiosité infinie. Il inventorie avec poésie l’histoire et la culture d’un territoire ; tout est méticuleusement consigné. Il catalogue, répertorie, classe les sujets tout au long de ses voyages pendant lesquels il observe, et prélève délicatement des fragments du passé et du présent. Entre archéologie et anthropologie des lieux, il nous livre des images somptueuses et intemporelles dont le rendu nostalgique du noir et blanc n’est pas sans rappeler les photographies du 19ème siècle.
Claude a initié cette série en Afrique et la poursuit sur le territoire français et européen. Il voyage à la recherche de ces arbres séculaires et majestueux, pour nous en livrer la solitude, la grâce, la force et la fragilité, sans oublier la beauté dans leur diversité.
" Des Arbres est une alerte sous forme d’hommage à ce qui est à perdre parmi ce que nous avons de plus précieux, là, juste devant nos yeux. Une galerie de portraits pour nous pencher sur le devenir de nos arbres, de nos paysages, sur ce qui se joue à bas bruit en forêts comme en plaines et ici même, chez nous. Un document silencieux, une ode et invitation à la lenteur, au murissement qu’incarne la figure de l’arbre face à l’accélération. Une invitation à ressentir la fragilité sous l’écorce. " Claude Iverné
Bien que nous puissions croire qu’il n’y ait aucun lien entre les 3 sujets, il en est un qui est cher à Claude Iverné. La collecte compulsive d’objets ou d’images, concentrée sur un sujet, pour en constituer un inventaire. Les papiers Crystal de bonbons en font partie. Claude Iverné les collectionne depuis longtemps. Dans un nouveau registre, il s’amuse à composer des tableaux abstraits aux couleurs délicates et géométries variables.
"J'ai entrepris à la fin des années 80 un travail personnel candide que j'ai nommé « De la Couleur » avec certains papiers de bonbons retrouvés de mon enfance, mis à jour avec les correspondances musicales de Paul Klee et la théorie de Goethe... Depuis lors, j'ai collectionné une large gamme de matériaux supplémentaires de toute la planète, ainsi qu'une collection de pigments d'Egypte et du Soudan, des huiles, des acryliques, des pastels secs et « à l'écu », etc.... qui patientent aujourd'hui en quelques boîtes, prêtes à reprendre cette exploration du prisme... En voici les premières gammes." Claude Iverné